Le mardi 13 Juin, Roger de JAHAM disparaissait brutalement en Martinique. Roger de Jaham était une des figures de proue de la communauté « Béké » en Martinique.

Le CM98 l’a rencontré pour la première fois, en 2009 lors de la 9^ème édition de notre temps de réflexion du mois de Mai (les Chemins de fer de nos Aïeux) sur l’identité des Antillais, Guyanais et Réunionnais descendants d’esclaves. Ainsi trois journées d’échanges entre « descendants d’esclaves » et « descendants d’esclavagistes » avaient été organisées autour des questions suivantes : qu’est-ce qu’un esclave ou un libre de couleur antillais ? Qu’est-ce qu’un descendant d’esclave antillais ? Qu’est-ce qu’un Béké ?

Roger de Jaham, à notre invitation avait alors accepté, avec plusieurs représentants de la communauté Béké de participer activement à ces rencontres.

C’était le début d’un long chemin dans lequel les descendants de colons esclavagistes et les descendants d’esclaves allaient commencer à lire et analyser ensemble cette histoire de l’esclavage colonial qui a façonné nos sociétés.

Mais, Roger de Jaham était aussi celui qui en déjà en 1998, avait fait signer à plusieurs centaines de membres de la communauté Béké un manifeste reconnaissant l’esclavage comme crime contre l’humanité.

Et c’est je crois, tout naturellement, que Roger de Jaham a participé avec nous le 5 Mai 2016, à la création de la « fondation esclavage et réconciliation » dont l’objectif majeur est de « construire une mémoire apaisée de l’esclavage pour le développement de sociétés solidaires, dynamiques pour les sociétés futures ».

Avec Roger Jaham, c’est un militant engagé et sincère, qui dans ce difficile combat de la réconciliation, s’en va. Mais le combat continuera.

Le CM98 adresse à sa famille et à ses proches, ses condoléances attristées et ses meilleures pensées;

Emmanuel GORDIEN 

Vice-président du CM98