Payant sa gestion de la crise dans les départements d’outre-mer, Monsieur Yves Jégo a été débarqué brutalement de ses fonctions de secrétaire d’Etat à l’outre-mer. Il fallait bien que quelqu’un paie la gestion confuse et catastrophique de cette crise !
Nous garderons de Monsieur Yves Jégo le souvenir d’un homme qui découvrit la réalité de l’outre-mer près d’un an après sa prise de fonction au secrétariat d’Etat à l’outre-mer.
Nous nous souviendrons de sa franchise à reconnaître que le gouvernement avait écouté, mais pas entendu le point de vue du CM98 sur les questions mémorielles et identitaires liées à l’esclavage.
Aujourd’hui, Madame Marie-Luce Penchard a été nommée secrétaire d’Etat à l’outre-mer. A l’évidence, c’est une nomination historique, car jamais un ressortissant d’outre-mer n’avait été promu à ce poste sous la 5e République. Nous accueillons cette nomination avec l’espoir qu’il ne s’agit pas d’une banale opération de communication destinée à masquer une prise en main directe de l’Elysée sur les dossiers de l’outre-mer.
Depuis toujours, ce sont avant tout les intérêts de la métropole et des familles dominantes, en particulier celles des descendants d’esclavagistes, qui ont été pris en considération dans les orientations politiques et économiques de l’Etat en faveur de l’outre-mer.
Nous espérons que la nomination de Madame Penchard, qui est une descendante d’esclaves, représente un véritable tournant de la politique de la France en outre-mer.
Nous sommes persuadés qu’elle saura être attentive aux difficultés spécifiques des populations des départements et collectivités d’outre-mer, mais aussi des originaires d’outre-mer résidant en France hexagonale.
Nous souhaitons qu’elle soit à la hauteur des espoirs que sa nomination suscite dans la population antillaise. Si ce n’est pas le cas, elle n’aura pas les excuses d’Yves Jégo.
Fait à Paris, le 1 juillet 2009
