Nous avons appris avec un immense plaisir, la publication le 05 juin 2020, par les Ministères de l’Outre-mer et de la Culture, d’un appel d’offres pour la conception, réalisation et installation d’une œuvre d’art en hommage aux victimes de l’esclavage au sein du Jardin des Tuileries, sur lequel seront gravés de manière permanente, les noms et prénoms des quelque 200 000 esclaves affranchis en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique et à la Réunion par le décret d’abolition du 27 Avril 1848, (Note d’orientation, annexe 1 de l’appel d’offre).
Il s’agit là de la matérialisation du projet que nous, Comité Marche du 23 Mai 1998 (CM98), avions élaboré et proposé dès le 23 Mai 2016 et qui a été porté par plus 300 personnalités, 120 associations et près de 10 000 pétitionnaires en Avril 2018 .
En réponse à cette demande, le Président de la République Emmanuel MACRON déclara le 27 avril 2018 qu’il « souhaitait aussi que la République se souvienne des esclaves eux-mêmes et qu’il soutenait le projet d’ériger à Paris, dans le jardin des Tuileries, un mémorial national qui rende hommage à ces victimes, comme le demandent légitimement plusieurs acteurs de cette mémoire ».
Le 10 mai 2019 suivant, le Premier ministre, Édouard PHILIPPE précisa que “les 200 000 noms donnés aux esclaves à l’abolition seraient gravés dans la pierre… ».
C’est, pour nous, l’aboutissement d’un long combat pour la reconnaissance de l’humanité et de la dignité de millions de femmes et d’hommes, nos aïeux, qui vécurent la traite et l’esclavage colonial, aujourd’hui reconnus par la loi en tant que « crimes contre l’humanité ».
Je tiens à rendre hommage à l’incessant travail des militants bénévoles du CM98 et aussi à ceux de l’association martiniquaise de recherche sur l’histoire des familles (AMARHISFA), à l’association de professeurs d’histoire et géographie de la Guyane (APHGG), et aux chercheurs et associations réunionnaises, à tous ces bâtisseurs de mémoire qui n’ont jamais compté leurs heures qui ont déployé une énergie considérable depuis maintenant plus de 20 ans pour que ce projet puisse voir le jour. Sans leur travail, la République française n’aurait pas aujourd’hui le régime mémoriel de l’esclavage colonial le plus avancé au Monde : deux lois, deux dates nationales, le musée national sur l’esclavage le plus important au Monde (le Mémorial Acte) et bientôt le mémorial national des victimes de l’esclavage colonial des Tuileries.
Puisse la réalisation de ce monument être le point de départ et le ferment d’une conscience collective, en France et dans le monde, des crimes que furent la traite d’êtres humains et leur mise en esclavage et que ces pratiques soient définitivement bannies de la surface de la planète.
Pour le Conseil d’Administration
Le président du CM98
Emmanuel GORDIEN
⇒ Note d’orientation, annexe 1 de l’appel d’offre
⇒ 1er Projet du CM98 : http://bit.ly/mem-noms-cm98
⇒ Pétition pour l’édification d’un mémorial : https://lc.cx/WBiZ
⇒ Communiqué de presse du Gouvernement : http://outre-mer.gouv.fr/sites/default/files/05062020_mc-mom-cp-memorial_en_hommage_aux_victimes_de_lesclavage-2.pdf
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