Paris, le 14 novembre 2008
POUR UN CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA DIVERSITÉ
Une délégation antillaise a été reçue le 13 novembre 2008 par la Présidence de la République.
Elle a exprimé son opposition radicale à une vision raciale de la société française et a fait part de sa stupéfaction et son indignation qu’une telle conception puisse subrepticement s’infiltrer dans les médias, qui présentent aujourd’hui les populations originaires des DOM et d’Afrique en tant que populations « noires ». Elle a expliqué que s’il fallait augmenter la sévérité des sanctions antiracistes, il était indispensable de combattre toute connotation raciale du langage dont le risque était d’accélérer la montée d’un communautarisme noir avec toutes les conséquences désastreuses que cela entraînera.
Face à la montée de ce communautarisme noir, elle a présenté une autre vision de la République qui se doit d’accepter son identité plurielle, constituée de mémoires différentes, comme outil d’intégration. Elle a expliqué l’urgence de l’installation de mesures spécifiques liées aux particularités socio-historiques des différents groupes constituant le peuple de France pour lutter efficacement contre la marginalisation. À titre d’exemple, elle a demandé le soutien de l’État pour la construction d’un centre d’aide aux familles matrifocales et monoparentales en direction entre autres des nombreuses familles antillaises en difficulté. Elle a d’autre part insisté sur la faible présence des originaires d’outre-mer dans l’encadrement des partis politiques et des médias, France Ô en particulier. Elle a souhaité que la délégation à l’égalité des chances des Français d’outre-mer soit pérennisée.
Enfin, elle a proposé la création d’un Conseil Supérieur de la Diversité ayant pour objet d’élaborer et suivre la mise en œuvre d’une politique française de la diversité visant à faire toute leur place aux différentes composantes de la population française qui, à un titre ou un autre sont aujourd’hui marginalisées.
Toutes ces propositions ont été très favorablement accueillies par nos interlocuteurs.
Pr. Serge ROMANA, Président du Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98)
- René SILO, Président de l’association pour la promotion et le développement du sport ultramarin (APDSU)
Maître Jean-Claude BEAUJOUR
Mme Jacqueline PAVILLA, Aumônerie Antilles-Guyane
- Daniel DALIN, Président du Collectif DOM
- Pierre PLUTON, Président de l’association métropolitaine des élus originaires d’outre-mer (AMEDOM)