Le 4 septembre 2025, une étape historique a été franchie au ministère des Outre-mer : Le futur Mémorial national des victimes de l’esclavage a été présenté à la nation. L’œuvre architecturale et paysagère sélectionnée à l’unanimité, a été présentée par ses concepteurs, l’équipe composée du paysagiste Michel Desvigne et de l’Atelier d’Architecture Philippe Prost. Les associations mémorielles ont remis au ministre Manuel Valls le Livre des noms des 215 000 esclaves de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique, de La Réunion et de Saint-Martin, affranchis par le décret d’abolition de l’esclavage de 1848. Ces noms seront gravés à la postérité sur le Mémorial des victimes de l’esclavage, qui sera inauguré en 2027 dans les Jardins du Trocadéro, à Paris.  

Un long combat mémoriel

Qui aurait cru qu’après la marche du 23 mai 1998, qui avait réuni 40 000 descendants d’esclaves pour « penser à nos Parents qui avait vécu le martyre de la traite négrière et de l’esclavage colonial”, que nous serions en mesure de retrouver ces milliers de noms et de les transmettre à l’État pour la réalisation de ce Mémorial national ? 

Depuis plus de vingt ans en effet, des centaines de bénévoles ont déchiffré les registres d’archives pour retrouver toutes ces femmes, hommes et enfants ayant vécu l’esclavage colonial. Ce travail titanesque a donné naissance aux livres Non an Nou, Non Nou, et au site Anchoukaj.org, première base numérique recensant la quasi-totalité des esclaves de Guadeloupe et de Martinique affranchis en 1848.  

Il a fallu deux décennies de combat pour que le 23 mai devienne la date nationale rendant hommage aux victimes de l’esclavage colonial.  

Deux décennies qui ont aussi vu la construction de mémoriaux sur lesquels ont été gravés de 213 noms, prénoms et matricules d’esclaves choisis par leurs descendants dans les villes de Creil, Grigny, Saint-Denis et Sarcelles (213 ans étant la durée de l’esclavage colonial). 

Le chemin vers le mémorial national

Le projet de réalisation d’un Mémorial national a été conçu par le CM98 et un dossier a été adressé au chef de l’État le 23 mai 2017. Ce projet, initialement imaginé au Jardin des Tuileries, avait été porté et soutenu par 120 associations, 300 personnalités, et quelques 10 000 pétitionnaires. Dans une déclaration du 27 avril 2018, le président Emmanuel Macron apportait son soutien à la réalisation de ce Mémorial national.  

Aujourd’hui plus de 8 ans après, le projet est aujourd’hui entré dans sa phase décisive, grâce à la détermination de Serge Romana (fondateur du CM98, président de la Fondation Esclavage et Réconciliation), grâce à la mobilisation des militants de la mémoire du CM98 et aussi de ceux de l’Association MARtiniquaise de recherche sur l’HIstoire des FAmilles (AMARHISFA), à l’Association de Professeurs d’Histoire et Géographie de la Guyane (APHGG), et aux chercheurs et associations réunionnaises, ces bâtisseurs de mémoire 

Le Mémorial national des victimes de l’esclavage se concrétise au Trocadéro, où il deviendra un monument de mémoire et d’histoire, de justice et de dignité, et de réconciliation. 

Rejoignez et soutenez le CM98

Le Mémorial n’est pas seulement une pierre : il est le fruit d’un travail collectif mené depuis une génération entière. Pour continuer ce combat de mémoire, nous avons besoin de vous : 

Rejoignez le CM98, devenez acteur de la mémoire, et aidons ensemble les générations futures à ne jamais oublier. 

Ils parlent du CM98 – Revue de presse

France Info / La 1ère – Un jardin mémoriel de 4 000 m² à Paris d’ici à 2027 en hommage aux victimes de l’esclavage (04/09/2025) 

La1ère rappelle : « Le projet s’appuie sur les recherches menées depuis plusieurs années par des associations de descendants, dont le Comité Marche du 23 mai 1998 (CM98), qui ont collecté et transmis les noms et prénoms des affranchis de 1848. » La remise des « Livres des noms » par le CM98 est ici implicitement reconnue comme la source première de ce mémorial, aux côtés des institutions publiques mobilisées.

France-Antilles Martinique – Le mémorial dédié aux victimes de l’esclavage sera “un jardin dans un jardin” (05/09/2025)

Le quotidien antillais écrit : « Pour les militants du CM98, voir enfin ces noms gravés dans la pierre au cœur de Paris est une victoire symbolique et mémorielle attendue depuis des décennies. » France-Antilles souligne que ces noms proviennent des Livres remis par le CM98, tout en rappelant la présence d’autres institutions mémorielles (FME, Mémorial ACTe) lors de l’annonce. 

Outremers 360° – Le mémorial des victimes de l’esclavage sera plutôt au Trocadéro (04/09/2025)

Le média souligne que c’est « une oeuvre de justice », un lieu pour « inverser la honte », le futur Mémorial national des victimes de l’esclavage présenté officiellement. Ce projet est aussi le fruit de trente années de recherches patientes. Des milliers de bénévoles ont épluché archives et registres afin de reconstituer les filiations.« Notre souci, c’était d’abord de retrouver toutes ces personnes qui n’étaient inscrites nulle part. Aujourd’hui, les archives sont un bien pour tout le monde ».

✨ À retenir

  • Le CM98 a remis les Livres des noms : socle du mémorial.
  • Le 4 septembre, le CM98 était entouré d’institutions publiques (ministères, FME), de mémoriaux existants (Mémorial ACTe, Nantes) et d’autres associations, mais c’est bien son combat qui ressort dans la presse.
  • Les médias soulignent que sans le CM98, le mémorial n’aurait pas pris cette forme.

Cette courte revue de presse montre que, désormais, quand on parle du mémorial, on parle aussi du CM98. Notre combat de mémoire a franchi un cap : il est devenu une histoire partagée et reconnue. Désormais, le mémorial est présenté comme le fruit d’un combat de descendants porté par le CM98, reconnu et validé au plus haut niveau de l’État.

À noter : si Le Monde et Le Figaro ont publié des articles de fond sur le projet de mémorial, aucun des deux n’a, à ce jour, rendu compte spécifiquement de l’annonce officielle du 4 septembre 2025.