LE CHEMIN DE FER DE NOS AÏEUX ESCLAVES : VWÈ MIZÈ, PA MÔ ! | Station1

Le Père LabatAvertissement : les scènes de vie qui vont vous sont rapportées cette semaine sont celles écrites par un missionnaire, le père Jean-Baptiste Labat (1663-1738). Ce curé de l’ordre des Dominicains débarque en Martinique, le 29 janvier 1694, et séjourne à la paroisse de Macouba, où il travaille pendant deux ans à la développer. Il y construit de nombreux édifices. En 1696, il séjourne en Guadeloupe et en Dominique puis est nommé procureur syndic des îles d’Amérique à son retour en Martinique. Il est l’un des tout premiers chroniqueurs de la vie de la Martinique et de la Guadeloupe de la fin du 17e et au début du 18e siècle. Ses descriptions sont précises et donnent des indications sur la vie de nos parents en ce temps-là. Il faut garder à l’esprit qu’il est un ecclésiastique esclavagiste avec tous les préjugés que cela implique.

Il rassemble ces notes dans le célèbre « Voyage aux isles Françoises de l’Amérique ».

Quelques éléments sur le travail de nos aïeux esclaves dans une sucrerie

« Qu’on dise tout ce que l’on voudra des travaux des Forges de fer, des verreries et autres, il est constant qu’il n’y en ait point de plus rude que celui d’une Sucrerie, puisque les premiers n’ont tout au plus que douze de travail, au lieu que ceux qui travaillent à une Sucrerie, en ont dix-huit par jour et que sur les 6 heures qu’ils ont en deux fois pour dormir, il faut qu’ils en ôtent le temps de leur soupé, et souvent celui d’aller chercher des crabes pour se nourrir : car il y a beaucoup d’habitants qui se contentent de donner seulement de la farine de manioc aux esclaves.

Père Labbat. Nouveau voyage aux Isles Françaises de l’Amérique (1696). Tome deuxième. p194. 1972. Édition des Horizons Caraïbes, Fort-de-France Martinique.

2017-02-03T00:09:08+00:00