Programme du Tan LanmèKannFèNèg

Du 8 au 23 mai, c’est le LanmèKannFèNèg, qui signifie la fabrication des descendants d’esclaves en Caraïbe. Le Tan LanmèKannFèNèg est une période de quinze jours qui précède la journée d’hommage du 23 mai. Pendant cette période, certains militants du CM98 jeûnent en hommage à leurs aïeux sacrifiés par la traite et l’esclavage colonial. Ce jeûne est appelé « jeûne du Lanmèkannfènèg ».

Lanmèkannfènèg est une création linguistique du CM98 qui provient de l’assemblage de 4 mots de langue créole :

Lanmè : la mer/l’océan = symbolise la traite négrière, la déportation des captifs vers les colonies impériales françaises.

Kann : la canne à sucre = la culture de la canne et sa transformation en sucre fut la première raison de l’exploitation des esclaves dans les colonies caribéennes.

Fè : les fers = ils symbolisent les chaînes qui entouraient le cou, les poignets et les chevilles des Africains fraîchement capturés, de la chaloupe au bateau, durant toute la traverse et ensuite dans les plantations lorsque ceux-ci étaient sortis en groupe pour être vendus.

Nèg : Les nègres, victimes de ce crime contre l’humanité

Le « jeûne du Lanmèkannfènèg » se déroule de 6 heures du matin à 6 heures le soir. Six heures du matin, c’est l’heure où la cloche retentissait, annonçant le début du travail pour les esclaves. Six heures du soir, marque le second tintement de la cloche, indiquant l’arrêt du labeur et le retour aux cases. Durant ce créneau, il est autorisé de boire de l’eau. Il ne s’agit pas d’un jeûne religieux. C’est une façon pour certains militants de se rappeler, chaque fois que la faim les tiraille, que la défense de la mémoire leur aïeux commence par un engagement personnel et profond.

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Le jeudi 15 mai, 18h30 - 21h30, à l’amphithéâtre Oury, Université Panthéon-Sorbonne (14 rue Cujas, 75005 Paris. Métro : Cluny-La Sorbonne, ligne 10) :

Venez assister à la projection-débat autour du film-documentaire « Citoyens bois d’ébène » en présence du souverain du royaume yoruba de Savè (Bénin), sa majesté Oba Adetutu Akinmu Akikenju 6 Onishabè, et de Jacques Darlot, descendant de colons de la Guadeloupe. Emmanuel Gordien principal protagoniste du film et président du CM98, Franck Salin, le réalisateur et Frédéric Régent, historien spécialiste de l’esclavage, participeront également au débat qui suivra la projection.

Résumé du film : Dans ce film, nous marchons dans les pas du Dr Emmanuel Gordien, militant de la mémoire. Avec son association, le CM98, il restitue aux Antillais, Guyanais et Réunionnais l’histoire et les noms oubliés de leurs aïeux esclaves dont il réhabilite le souvenir. Une démarche étroitement liée à sa quête personnelle. Il a retrouvé Georges « Bouriqui », l’esclave qui, le premier, après l’abolition, a porté son nom de famille : Gordien. Avec lui, nous partons sur les traces de son aïeul, en Ile-De-France, en Guadeloupe et au Bénin. Une aventure humaine porteuse d’immenses espoirs : ceux d’une mémoire apaisée et d’une réconciliation des descendants d’esclaves avec l’Afrique, la France et leur propre passé.

Durée : 73 minutes

Le samedi 17 mai, 19h30, Maison des habitants Louis Aragon, 20 avenue François Mitterrand, à Gonesse :

Nous avons institué un repas en mémoire de nos Aïeux. Il s’agit d’un moment de recueillement en famille pendant lequel un repas traditionnel, le Dombré est partagé en leur mémoire. Au cours de ce moment plusieurs d’entre nous présenteront un(e) Aïeul(e) qu’ils ont retrouvé(e)s et qu’ils souhaitent honorer spécialement ce jour-là. D’autres partageront des récits généalogiques.

Le dimanche 18 mai, 14h00, Maison de quartier des Vignes Blanches, à Sarcelles :

Table-ronde : “La genèse du Mémorial de Sarcelles et sa place dans la vie des Antillais, Guyanais et Réunionnais et de leurs concitoyens des villes de Sarcelles et des environs”, avec la participation de Monsieur Patrick Haddad, Maire de Sarcelles, de Madame Isabel Plo, Adjointe au maire chargée de l’Outre-mer, Monsieur Jocelyn Rosier, Président de l’association CROMVO, Madame Déborah Israël, Conseillère municipale déléguée à la Mémoire, fêtes et cérémonies, Monsieur Emmanuel Gordien, Président du CM98 et Madame Josely Bonnet Dorothée, vice-présidente du CM98.

Le mercredi 21 mai, 19h00, Centre culturel Sidney Bechet, à Grigny :

Table-ronde : “La genèse du Mémorial des noms de l’abolition de Grigny et sa place dans la vie des Antillais, Guyanais et Réunionnais et de leurs concitoyens des villes de Grigny et des environs, avec la participation de Martial Gamiette, président de Karib’K, Claude Vasquez, maire honoraire de Grigny, Emmanuel Gordien et Jean-Pierre Dorothée président et secrétaire du CM98 et Philippe Rio, Maire de Grigny.